Literatūra ISSN 0258-0802 eISSN 1648-1143

2019, vol. 61(4), pp. 94–100 DOI: https://doi.org/10.15388/Litera.2019.4.7

Soumission de Michel Houellebecq en tant que roman décadent

Vytautas Bikulčius
Département de philologie française
Université de Vilnius
vytautasbikulcius@yahoo.fr

Annotation. L’article a pour but d’analyser „Soumission“ (2015) de Michel Houellebecq en tant que roman décadent. En basant notre analyse sur les travaux de M. Winock et de F. Livi, nous constatons que „Soumission“ adapte les traits du roman décadent de la fin du XIX siècle.
Tout d’abord l’auteur compare les deux époques: la fin du XIX siècle et le début du XXI siècle. Il trouve que ces deux époques sont pareilles à cause du bouleversement qui règne dans la société. Le protagoniste de „Soumission“ François imite la vie de Huysmans dont l’oeuvre il avait analysé dans sa thèse du doctorat. Il a constaté que cet écrivain cherchait son idéal de la France au Moyen Age, mais François lui-même après avoir visité Rocamadour a compris que ses espoirs liés avec l’univers catholique sont perdus pour toujours.
Houellebecq crée son roman comme une dystopie qui lui permet de montrer la catastrophe de la France quand la Fraternité musulmane gagne les élections. Mais dans „Soumission“ il présente seulement le niveau thématique du roman décadent parce que ses valeurs esthétiques restent pour lui au deuxième plan.
Les mots-clés: Houellbecq, la décadence, Huysmans, la névrose, la dystopie.

Michel Houellebecq’s Submission – a novel of decadence

Summary. Michel Houellebecq’s Submission has been analysed as a novel of decadence in this paper. Referring to the works of Michel Winock, François Livi and Michel Onfray, it has been found that a decadent novel can be associated not only with the works of Joris-Karl Huysmans, Pierre Loűys, Jean Lorrain and others produced at the end of the 19th century but also at subsequent periods. Such characteristics of decadent writing as the threat of catastrophe, fundamental changes in society, nostalgia can be found in the analysed novel.
François, the main character of the novel, an expert on Huysmans and a professor at Sorbonne University, supports Huysmans’ ideas to some extent trying to find the link between the end of the 19th century and the beginning of the 21st century by comparing processes in society. Huysmans sought an ideal in the Middle Ages, while François travels to Rocamadour, famous for the statue of the Black Madonna, with a hope to find a spiritual revelation but becomes aware that the world of the past has gone forever. Changes in society made Huysmans leave the monastery, similarly, François gets frustrated as he loses his job when the Muslim Fraternity comes into power.
Using the dystopian genre, Houellebecq depicts unbelievable changes in society – the new government proclaims Islam an official religion of France. Society is governed by new rules, the authority is concerned about two things – demography and education. Those, who refuse to convert to Islam, lose their jobs. Changes in society are even linked with geopolitical changes. Meanwhile Houellebecq reveals significant differences between the decadence of the end of the 19th and of the 21st century. Huysmans’ decadence results in neuroses, a desire to seal himself off from the world in alcohol, drugs, etc., to surround himself with works of art, while François in Submission enjoys erotic pleasures, gradually becomes an alcoholic, he does not suffer like Huysmans’ protagonist Des Esseintes. It can be stated that Submission is a decadent novel only at thematic level since aesthetic values, characteristic of the decadence of the 19th century, are left in the background. The only justification of François is that he speaks about his conversion to Islam hypothetically, it shows that he has not made up his mind to take this step.
Keywords: Houellebecq, decadence, Huysmans, neurosis, dystopia.

Received: 02/11/2019. Accepted: 02/12/2019
Copyright © Vytautas Bikulčius, 2019. Published by Vilnius University Press
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Le roman Soumission de Michel Houellebecq qui est sorti de la presse le 7 janvier 2015 a provoqué plusieurs réactions dans la critique littéraire d’autant plus que sa parution a coïncidé avec un acte terroriste dans la rédaction de l’hebdomadaire Charlie Hebdo.

L’histoire littéraire nous apprend que la littérature de la décadence avait existé à la fin du XIX siècle et a été liée avec tels écrivains que Joris - Karl Huysmans, Élémir Bourges, Pierre Loüys, Jean Lorrain. Naturellement, on peut poser la première question: peut-on trouver quelque chose de commun entre le roman décadent qui marque la fin de XIX siècle et le roman écrit au début du XXI siècle? Le critique littéraire Sébastien Lapaque affirme qu’„on reconnaît l’idée de décadence, fondée sur une analogie entre l’évolution des civilisations et celle des êtres vivants – hommes, animaux et plantes, destinés à naître, à grandir puis à mourir“ (Lapaque 2019, 8). Ces mots nous montrent que la décadence n’est pas liée avec une période historique concrète. On peut aussi se rappeler les mots de l’historien Michel Winock qui affirme que „la décadence qui [...] peut intégrer des signes de déclin, est avant tout une idée vague, une représentation pessimiste du monde, une nostalgie de ce qui n’est plus, une création de l’imaginaire maussade, alarmiste ou carrément désesperé“ ( Winock 2017, 7). Cette conclusion nous montre que la décadence ne serait pas liée seulement avec la fin du XIX siècle.

La fondation théorique de notre article sont les travaux de M. Winock, G. Peylet, F. Livi. Alors notre but sera d’étudier comment le roman Soumission est marqué par une thématique et une esthétique décadentes. Le premier objectif de notre communication sera de voir comment Houellebecq a su adapter les traits de la décadence au roman du XXI siècle. Le deuxième objectif sera d’éxaminer comment l’écrivain a renouvelé le roman décadent parce que Soumission du point de vue du genre est conçue comme une dystopie, c’est-à-dire l’auteur dans son roman s’occupe plutôt de l’avenir que du passé parce que l’action du roman se passe en 2022. Dans notre article on s’appuie sur la méthode comparative.

Tout d’abord il faut mentionner qu’en 2018 en Allemagne Houellebecq ayant obtenu le prix Oswald Spengler dans son discours a dit: „Si je considère l’état de l’Occident du point de vue des deux critères que mon histoire intellectuelle m’a amené à considérer comme fondamentaux – la démographie et la religion -, il est évident que j’aboutis à des conclusions exactement identiques à celles de Spengler: l’Occident est dans un état de déclin très avancé“ ( Lapaque 2019, 12). On voit que l’écrivain lui-même déclare la décadence de notre époque et explique ses causes. Pour être plus concret, on peut se rappeler les caractéristiques de la décadence de la fin du XIX siècle. Gérard Peylet constate que „la mentalité fin de siècle se résigne à l’épuisement des forces vitales. Elle est convaincue de la décadence de la civilisation occidentale, sclérosée par son rationalisme, elle est obsédée par le vieillissement de la race” (Peylet 1994, 26). Si Houellebecq préfère accentuer la démographie et la religion, il faut se rappeler les mots de Peylet : „l’homme de la fin du siècle est rongé par un pessimisme qui s’apparente à un drame de la foi” (Peylet 1994, 26) qui attirent aussi l’attention à la religion. Il nous reste de voir quelles sont les nuances de la religion qui sont présentées dans Soumission.

Le narrateur et le protagoniste du roman François, professeur de 44 ans, enseigne la littérature à l’université de la Sorbonne où il est entré comme l’auteur de la thèse du doctorat sur l’écrivain de la fin du XIX siècle Huysmans. Le titre de sa thèse est „Joris-Karl Huysmans, ou la sortie du tunnel“ qui montre que son auteur comprend très bien la situation de la France à cette époque-là et le rôle de l’écrivain qui cherche les possibilités de la sortie de l’impasse. Un grand connaisseur de l’oeuvre d’Huysmans François Livi affirme aussi que l’époque décadente n’est pas seulement liée avec la fin de siècle, mais peut devenir „... un enseignement pour le temps présent, ou bien une image narcissique et catastrophique de la société contemporaine“ ( Livi 1991, 25). Alors dans son roman Houellbecq devrait présenter le début du XXI siècle comme une époque qui se trouve sous le signe du grand bouleversement. Mais tout d’abord l’auteur cherche un lien entre Huysmans et le protagoniste de Soumission François en espérant que les recherches de celui-ci révéleront la situation de la fin du XIX siècle et ces révélations aideront à apprécier le début du XXI siècle en France.

Le narrateur avoue que „pendant toutes les années de [sa] triste jeunesse, Huysmans demeura pour [lui] un compagnon, un ami fidèle...“ (Houellebecq 2015, 11- plus loin on indiquera seulement une page de ce roman marqué par une lettre S). François a même décidé d’habiter le 6-ème arrondissement à Paris, le même où demeurait Huysmans. Ce lien de François avec les idées de l’oeuvre de Huysmans l’aide à apprécier le présent où les gens, à son avis, sont „hypnotisés [...] par le désir d’argent, ou peut-être de consommation chez les plus primitifs [...], hypnotisés plus encore par le désir de faire leurs preuves, de se tailler une place sociale enviable dans un monde qu’ils imaginent et espèrent compétitif, galvanisés qu’ils sont par l’adoration d’icônes variables: sportifs, créateurs de mode ou de portails Internet, acteurs et modèles“ (S, 11-12). Mais au début du roman il trouve que „... seule la littérature peut vous donner cette sensation de contact avec un autre esprit humain, avec l’intégralité de cet esprit, ses faiblesses et ses grandeurs, ses limitations, ses petitesses, ses idées fixes, ses croyances; avec tout ce qui l’émeut, l’intéresse, l’excite ou lui répugne“ (S, 13). François croit au rôle exceptionnel de la littérature en quelque sorte imitant Huysmans. On peut dire que Huysmans devient pour lui un certain exemple qui le fait croire en force de la littérature. Le protagoniste avoue qu’il est lié avec l’écrivain non seulement par les idées de la littérature mais aussi par un mode de vie pareil: „Ma vie en somme continuait, par son uniformité et sa platitude prévisibles, à ressembler à celle de Huysmans un siècle et demi plus tôt“ (S, 18).

En même temps le narrateur parle non seulement du lien entre lui et l’écrivain, mais il évoque aussi l’époque de la deuxième moitié du XIX siècle quand la France a subi beaucoup de changements dans sa vie: „Les conflits politiques n’avaient pas manqué à l’époque de Huysmans: il y avait eu les premiers attentats anarchistes; il y avait eu, aussi, la politique anticléricale menée par le gouvernement du „petit père Combes“, dont la violence paraissait aujourd’hui inouïe, le gouvernement était allé jusqu’à ordonner la spoliation des biens ecclésiastiques et la dispersion des congrégations“ (S, 138). Le protagoniste attire aussi l’attention que Huysmans avait été touché par ces changements parce qu’après la dispersion des congrégations il a été obligé à quitter l’abbaye de Ligugé où il avait trouvé refuge comme oblat. En observant la réalité de son pays natal Huysmans comprend très bien qu’il doit chercher son idéal ailleurs. C’est le Moyen Age qui devient son époque de rêve où domine, à son avis, „le réalisme surnaturel“ qui permet de sentir la grandeur non seulement de cette période historique, mais aussi de la France. En même temps Huysmans décide de converser au catholicisme aussi bien que Durtal, son héros de la tetralogie (Là-bas, En route, La Cathédrale et L’Oblat).

Quand même François avoue que cette tetralogie est tout à fait ennuyeuse pour le lecteur en soulignant que seulement le roman „À rebours“ peut être reconnu comme un chef-d’oeuvre d’Huysmans. Peut-être ce fait explique la conduite du protagoniste parce que la conversion d’Huysmans au catholicisme n’inspire pas du tout l’athée François suivre l’exemple de l’écrivain. En sachant que Huysmans liait l’âme de la France avec le catholicisme, François conseillé par le mari de sa collègue Marie Françoise visite Rocamadour pour se persuader „à quel point la chrétienté médiévale était une grande civilisation” (S, 161). Mais après avoir visité la chapelle de Notre-Dame à Rocamadour où il a vu la statue de la Vierge noire, le protagoniste a compris que „c’était une statue étrange, qui témoignait d’un univers entièrement disparu” (S, 166). C’est pourquoi il a senti qu’il a perdu le contact avec elle et en même temps avec le catholicisme qui pour lui ne pouvait pas promettre aucun salut de l’âme. Plus tard le protagoniste visite l’abbaye de Ligugé où il avait déjà été il y a vingt ans quand il rédigeait sa thèse sur Huysmans. Hélas, la visite ne peut changer en rien la vie de François et il quitte l’abbaye avant la fin de son séjour. On peut dire que François ne supporte pas le drame de la foi qui a été vécu par Huysmans.

L’image de la civilisation chrétienne médiévale est opposée dans le roman à la nouvelle civilisation qui doit être créée par la Fraternité musulmane, à „…une Europe élargie, incluant les pays du pourtour méditerranéen” (S, 158), un certain Empire qui devrait unifier non seulement les pays de l’Europe, mais aussi ceux de Maghreb et du Moyen Orient. D’autre part le narrateur ne sait pas que le même destin l’attend aussi. Si Huysmans perd son refuge, François perd son travail du professeur à la Sorbonne après que la Fraternité musulmane gagne les élections en France.

Ces parallèles entre la fin du XIX siècle et la France de l’an 2022 aussi qu’entre Huysmans et le protagoniste du roman ne sont pas accidentels. Houellebecq veut ainsi souligner la ressemblance entre les deux époques de la France pour qu’il puisse justifier la situation catastrophique de l’an 2022.

La décadence de l’Europe de l’an 2022 est surtout soulignée par le recteur de l’Université de la Sorbonne Rediger qui affirme que „... l’Europe avait déjà accompli son suicide“ (S, 256). D’autre part il ne faut pas oublier que François n’est pas toujours d’accord avec Rediger. Au contraire le protagoniste apprécie les mots de son interlocuteur avec une certaine ironie ayant remarqué que la disparition de certaines pratiques sexuelles témoignerait „... de la décadence de l’Europe“ (S, 257).

Pour souligner la décadence du début du XXI siècle en France, dans son roman l’auteur utilise le genre de la dystopie, „variante à la fois pessimiste et lucide de l’utopie, [qui] décrit une évolution indésirable de la société sans hésiter à noircir le trait“ (Gorp et al. 2005, 495-496). Ce n’est pas par hasard que le philosophe Michel Onfray dit que „Soumission est le 1984 de la littérature française“ ( Onfray 2017, 13).

Dans l’atmosphère de ce genre le plus grand cataclysme dans la société française du début du XXI siècle est conçu comme la venue au pouvoir en France de la Fraternité musulmane qui introduit l’islam comme une religion officielle. Le mari de sa collègue Marie Françoise informe que pour la Fraternité musulmane „...l’essentiel c’est la démographie, et l’éducation; la sous-population qui dispose du meilleur taux de reproduction, et qui parvient à transmettre ses valeurs, triomphe; à leurs yeux c’est aussi simple que ça, l’économie, la géopolitique même ne sont que de la poudre aux yeux: celui qui contrôle les enfants contrôle le futur, point final“ (S, 82). En même temps on voit que plusieurs collègues de François ont décidé de se convertir à l’islam (conditio sine qua non) pour garder leur places de travail à la Sorbonne. Naturellement, il y a aussi des autres couches sociales qui ne résistent pas à ces changements dans la société. C’est pourquoi Michel Onfray caractérise ces personnes comme collaborateurs: „... des journalistes, des politiciens et des universitaires présentés comme les grands collaborateurs par lesquels la soumission s’installe en même temps que disparaît la liberté...“ (Onfray 2017, 65). Il reste impitoyable même envers François: „Le roman montre l’évolution d’un raté diplômé du supérieur jusqu’à son (apparent) triomphe, une fois devenu un animal du troupeau“ (ibidem, 63). Néanmoins il est difficile de dire que François est un raté diplômé parce que sa thèse a été soutenue avec succès („félicitations du jury à l’unanimité“) et il „... faisait partie de la minime frange des „étudiants les plus doués“ (S, 18). D’autre part, sa comparaison à un animal du troupeau n’est pas tout à fait correcte parce que il sait résister à la conversion à l’islam. Bien sûr, il est tenté de le faire, mais de la façon assez raffinée. L’éditeur Bastien Lacoue lui propose d’éditer les oeuvres d’Huysmans dans la fameuse série „La Bibliothèque de la Pléiade“. Quand Rediger invite François chez lui, il lui rappelle que c’était son idée de lui proposer cette édition d’Huysmans, mais en même temps il voudrait qu’il revienne à la Sorbonne comme professeur où on lui promet un bon salaire, mais avec une condition: il doit se convertir à l’islam. Rediger veut persuader François que „... l’instauration d’une nouvelle phase organique de civilisation ne pouvait plus, aujourd’hui, être mené au nom du christianisme; c’était l’islam, religion soeur, plus récente, plus simple et plus vraie...“ (S, 275). En soulignant la décadence des moeurs en Europe, Rediger souligne que „... parvenue à un dégré de décomposition répugnant, l’Europe occidentale n’était plus en état de se sauver elle-même – pas davantage que ne l’avait été la Rome antique au V siècle de notre ère“ (S, 276). Par ces pensées du recteur de la Sorbonne, Houellebecq veut montrer que la décadence dont parlait Huysmans dans son oeuvre correspond au niveau de la décadence du début du XXI siècle.

Mais ici il ne faut pas oublier une grande différence entre ces deux décadences. La décadence fixée par Huysmans s’exprime par les évasions (les drogues, les sensations artificielles), par la névrose, par le refuge dans l’art et la culture. La décadence fixée par François est imaginée parce que c’est la dystopie qui dirige toutes les idées et tous les événements du roman. Mais quand même le protagoniste connaît la problématique de la littérature décadente. Ce n’est pas par hasard qu’il dit que: „Mon père, lui avait eu ... ma mère, cette putain névrosée“ (S, 227). Alors le lecteur peut seulement imaginer si la mère a influencé la vie de François parce que dans le roman on n’en parle plus.

Si la vie de des Esseintes est marquée par la souffrance, celle de François est présentée comme la vie du solitaire ennuyeux qui se masturbe devant les films pornographiques, qui cherche sur des sites de l’internet des filles d’escort, qui devient peu-à-peu alcoolique. Si Huysmans était tourmenté par l’impossibilité de croire et la nostalgie d’une croyance et avait su résoudre ces contradictions par sa conversion au catholicisme, Houellebecq comme son protagoniste doit choisir entre le suicide et le catholicisme, mais il opte pour l’islam. Quand même dans le dernier chapitre le protagoniste imagine déjà la cérémonie de sa conversion à l’islam mais tout le chapitre est écrit au conditionnel ce qui signifie que sa décision n’est pas sûre. C’est peut-être une seule justification de François.

Après avoir analysé le roman Soumission, nous pouvons faire les conclusions suivants:

1. La décadence dans le roman est présentée principalement par la thématique qui est basée sur l’analogie entre deux époques: celle de fin du XIX siècle et celle du début du XXI siècle. Elle est présentée dans tous les deux cas comme un grand bouleversement de la société.

2. Dans son roman Houellebecq ne s’intéresse pas à l’esthétique de la décadence de la fin du XIX siècle. Le protagoniste de son roman n’a pas de telles aspirations que Des Esseintes de Huysmans qui est présenté comme esthète, possédant une âme élevée, comme un certain Narcisse. La névrose caractéristique pour Des Esseintes est échangée par la sexualité de François.

3. En choisissant le genre de la dystopie, Houellebecq a renouvelé le roman décadent en décrivant la société du futur qui est marquée par les traits de la décadence.

Littérature

Gorp, Hendrik van, et al., 2005. Dictionnaire des termes littéraires. Paris: Honoré Champion.

Houellebecq, Michel, 2015. Soumission. Paris: Flammarion.

Lapaque, Sébastien, 2019. „Michel Houellebecq au temps du désespoir“. Revue des deux mondes, février-mars, 8-13.

Livi, François, 1991. J.-K. Huysmans. À rebours et l’esprit décadent. Paris: A. G. Nizet.

Onfray, Michel, 2017. Miroir du nihilisme. Houellebecq éducateur. Paris: Galilée.

Peylet, Gérard, 1994. La littérature fin de siècle de 1884 à 1898. Paris : Vuibert.

Winock, Michel, 2017. Décadence fin de siècle. Paris: Gallimard.

Michelio Houellebecqo Nuolankumas1 kaip dekadentinis romanas

Vytautas Bikulčius

Santrauka

Straipsnyje analizuojamas Michelio Houellebecqo Nuolankumas kaip dekadentinis romanas. Pasiremdami Michelio Winocko, François Livio ir Michelio Onfray darbais, nustatėme, kad dekadentinis romanas gali būti siejamas ne tik su XIX amžiaus pabaiga, kada kūrė tokie rašytojai, kaip antai Jorisas Karlas Huysmansas, Pierre’as Loüysas, Jeanas Lorrainas ir kt., bet ir su vėlesnių laikotarpių literatūra. Tokių dekadentiniam romanui būdingų apraiškų – katastrofos grėsmė, esminės visuomenės pervartos, pesimizmas, nostalgija – galima rasti ir mūsų tirtame kūrinyje.

Romano protagonistas Fransua, apgynęs disertaciją iš Huysmanso kūrybos, dirba Sorbonos universitete ir iš dalies pritaria jo mintims, stengdamasis įžvelgti XIX a. pabaigos ir XXI a. pradžios sąsajas, lygindamas visuomeninius procesus. Huysmansas idealo ieškojo viduramžių epochoje, o Fransua, atvykęs į Rokamadurą, garsėjusį Juodosios Mergelės Marijos statula, ir tikėjęsis čia rasti sielos išganymą, suvokia, kad tas praeities pasaulis išnyko visiems laikams. Visuomenės gyvenimo pokyčiai, išguję Huysmansą iš vienuolyno, sutampa su Fransua patirtomis nuoskaudomis: atėjus į valdžią Musulmonų brolijai, jis praranda darbą universitete.

Pasitelkdamas distopijos žanrą, Houellebecqas parodo, kad visuomenėje dedasi neįtikėtini įvykiai – naujoji valdžia oficialiąja religija Prancūzijoje paskelbia islamą. Visuomenė pradeda gyventi pagal naujas taisykles, nes valdžiai svarbūs tik du dalykai – demografija ir vaikų auklėjimas. Tie, kas nesutinka priimti islamo, atleidžiami iš darbo. Visuomenės permainos siejamos net su geopolitikos pokyčiais. Kartu Houellebecqas parodo, kad tarp XIX a. pabaigos ir XXI a. dekadanso yra nemažas skirtumas. Huysmanso dekadansas pasireiškia neurozėmis, noru dirbtiniais būdais ištrūkti iš šio pasaulio (alkoholis, narkotikai ir pan.), užsisklęsti meno pasaulyje, o Nuolankumo protagonistas Fransua pasineria į seksualinių malonumų pasaulį, pamažu darosi alkoholikas, jis nejaučia kančios kaip Huysmanso herojus Des Esseintes’as. Galima teigti, kad Nuolankumas dažniausiai yra dekadentinis romanas tik teminiu lygmeniu, nes estetinės vertybės, būdingos XIX a. pabaigos dekadansui, čia lieka antrame ar net trečiame plane. Vienintelis Fransua pateisinimas yra tas, kad jo mintys, susijusios su islamo priėmimu ir išsakomos tariamąja nuosaka, liudija, jog jis nėra pasiryžęs iki galo tokiam žingsniui.

1 Į lietuvių kalbą versto romano (vertėja G. Bulybenko) pavadinimas skamba kaip Pasidavimas. Tačiau toks vertimas yra netikslus (žr. plačiau: L. Černiuvienė. Michelio Houellebecq’o romano Soumission vertimo į lietuvių kalbą stilistika. Literatūra (58(4), 58–71), ir mes siūlome tikslesnį.