Verbum E-ISSN 2538-8746
2022, vol. 13, DOI: https://dx.doi.org/10.15388/Verb.29

Du verbe plein à la composante pragmatique : le cas de falloir

Vita Valiukienė
Département de philologie française
Institut des études anglaises, romanes et classiques
Faculté de philologie
Université de Vilnius
5, rue Universiteto
LT-01513 Vilnius, Lituanie
Adresse électronique : vita.valiukiene@flf.vu.lt
ORCID ID https://orcid.org/0000-0001-6858-555X

Intérêts de recherche : linguistique contrastive, linguistique de corpus, méthodologie d’enseignement

Research interests: contrastive linguistics, corpus linguistics, teachingmethodology

Résumé : Notre recherche se veut une étude sémantico-fonctionnelle du verbe français falloir. L’analyse des occurrences trouvées dans le Corpus parallèle de Textes Littéraires (CTLFR-LT) composé des documents littéraires français et de leurs traductions vers le lituanien ont révélé que le verbe falloir, tout en gardant sa valeur canonique de la nécessité, peut exprimer la conjecture et, en tant que composante dans les unités avec les « verba cogitandi et dicendi » perdre sa valeur de base et devenir un marqueur pragmatique de connexion et d’argumentation.

La traduction du verbe français falloir vers la langue génétiquement différente – le lituanien – a un double enjeu : confirmer les effets de sens de la nécessité véhiculés par le verbe en question et son riche potentiel fonctionnel dans les textes littéraires français et contribuer aux recherches contrastives entre langues française et lituanienne très peu menées jusqu’à aujourd’hui.

La présente étude s’inscrit donc dans une perspective analytique comparative et empirique. Nous nous basons sur les travaux axés autour de la polysémie des verbes modaux (Chu 2010 ; Kronning 1988 ; Larreya 2004 ; Le Querler 1996 ; Rossari 2012) ainsi sur ceux qui sont consacrés la formation des marqueurs discursifs dans la langue (Dostie 2004 ; Vold 2008).

Mots clés : conjecture, verbe modal, construction parenthétique, polysémie, marqueur pragmatique

From a Lexical Verb to a Pragmatic Marker: The Case of the French falloir ‘have to/must’

Summary. The paper seeks to present a semantico-functional analysis of the French verb falloir. The empirical data are obtained from a parallel corpus – the Corpus Parallèle de Textes Littéraires (CTLFR-LT), which is composed of French literary texts and their translations into Lithuanian. The paper uses quantitative, qualitative and comparative methods. It is based on the studies focusing on the polysemy of modal verbs (Chu 2010; Dendale 1994; Kronning 1988; Le Querler 2001; Rossari 2012) as well as on the development of discourse markers in language (Dostie 2004; Vold 2008).

The findings show that the verb falloir, while maintaining its core meaning of necessity, can express conjecture. When it is used in patterns together with verbs of saying (verba cogitandi and dicendi) and verbs of visual perception, falloir no longer functions as a marker of necessity and becomes a pragmatic marker of connection and argumentation.

The analysis of the translations of the French verb falloir into a typologically different language, Lithuanian, has also confirmed the entrenched use of the verb in question in the modal field of necessity and its rich functional potential in the French literary texts. The paper contributes to the existing contrastive studies between the French and Lithuanian languages, which are not numerous. The findings of the research could serve didactic purposes as well as add to the field of translation studies.

Keywords: conjecture, modal verbs, parenthetical construction, polysemy, pragmatic marker

Article soumis le 30 mai 2022

Copyright © 2021 Vita Valiukienė. Published by Vilnius University Press. This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution Licence, which permits unrestricted use and reproduction in any medium, provided the original author and source are credited.
Pateikta / Submitted on 10.01.22

Introduction

Dans la littérature consacrée aux auxiliaires modaux du français, le verbe falloir fait un peu figure de parent pauvre. Si on le compare aux verbes modaux stricto sensu (pouvoir, devoir), on trouve seulement quelques indications concernant son statut grammatical (Damourette & Pichon 1911-1940 ; Gougenheim 1938). Les études portant sur sa sémantique sont encore plus rares (Portine1983).

Dans la littérature plus récente, grâce à la numérisation des données langagières qui ont ouvert la voie à de nombreux traitements automatiques, plus fréquentes sont déjà les études dédiées à la fonction des constructions dont le verbe falloir est une composante. Pusch (2007) analyse la construction faut dire (que) par le prisme de la pragmaticalisation, Rossari (2012) étudie l’unité faut croire et sa valeur évidentielle, Van Hecke (2007) examine la négation de la modalité déontique où le verbe falloir occupe une place importante. Patard (2015) analyse les constructions modales comparatives faire mieux de, valoir mieux et falloir mieux au niveau morphosyntaxique et sémantique et retrace leur développement en diachronie.

Contrairement à une idée reçue selon laquelle le verbe falloir ne dénote qu’une obligation forte, notre tâche consiste, en fait, à décrire le fonctionnement sémantique du verbe français falloir et analyser les fonctions des unités comportant ce verbe en tant que composante. L’article sera organisé de la façon suivante. Tout d’abord après avoir présenté des recherches existantes et la problématique sur le sujet (l’introduction), nous présenterons le cadre méthodologique et la base de données (chapitre 1). La section 2 passera brièvement en revue l’étymologie de falloir et la construction de type falloir + SN. Ensuite, dans la section 3, l’attention sera portée à la valeur radicale du verbe. Des particularités relevées seront épisodiquement comparées avec le verbe devoir, véhiculant lui aussi la modalité radicale. Les occurrences de la valeur épistémique ou implicative que peut transmettre falloir seront présentées dans le chapitre 4. Les fonctions des constructions avec les verba cogitandi et dicendi (il) faut voir, (il) faut sentir, (il) faut dire – seront décrites dans la section 5. L’unité comme il faut sera analysée sous l’angle de la dégrammaticalisation dans le dernier chapitre.

Cette étude en synchronie ne prétend en aucun cas à l’exhaustivité mais nous avons l’espoir que l’inventaire de la pluralité d’effets de sens que dénote le verbe français falloir nous permettra de percevoir la langue en tant que continuum où la classification rigide des catégories linguistiques n’est pas toujours possible. Les équivalents du verbe falloir en langue cible – le lituanien – serviront à confirmer la multifonctionnalité de falloir ainsi que ses unités analysées dans la langue de départ, à savoir le français.

1. Cadre méthodologique et corpus

La présente contribution intervient dans le champ des recherches fondées sur la méthode de la linguistique de corpus. Toutes les unités analysées sont traitées selon le principe de la polysémie contextuelle. Ce terme est emprunté à Gausselin (2000) qui renvoie à la notion de la « polysémie contextuelle généralisée » (PCG) pour désigner le fait que la signification d’un marqueur (morphème lexical, grammatical, ou construction syntaxique) puisse varier en fonction non seulement des formes mais aussi des significations des autres marqueurs qui l’entourent. L’attention est donc portée sur les valeurs et fonctions du verbe falloir résultant de l’interaction de marqueurs polysémiques.

Selon les didacticiens et les enseignants, la connaissance d’un certain nombre de mots isolés ne suffit pas pour bien communiquer en langue étrangère ni sur le plan réceptif ni sur le plan productif. La maîtrise des unités polylexicales, des collocations, des expressions idiomatiques, « des bouts de phrases » constitue la clef de voûte de l’enseignement et de l’apprentissage d’une langue étrangère (Binon & Verlinde 2003). Les théoriciens en linguistique veulent aussi « bannir le mot de leur arsenal théorique » (Pergnier 1986, p. 16). Et pour cause : le terme de mot leur pose de sérieuses difficultés de délimitation, de description et de classification. Dans le présent travail nous renonçons donc à la notion atomiste du mot et appliquons les termes tels que : construction, unité, énoncé.

Létude se fonde principalement sur le corpus parallèle bidirectionnel bilingue CTLFR-LT-FR (Corpus des Textes Littéraires). Cette base électronique des données est constituée de deux sous-corpus CTLFR-LT et CTLLT-FR. La composante CTLFR-LT (dont on se servira dans cette étude) regroupe les oeuvres littéraires françaises du milieu du XXe siècle au début du XXIe siècle et leurs traductions en lituanien. La taille du CTLFR-LT-FR est présentée ci-dessous dans le tableau  1 :

Tableau 1. Taille du corpus CTLFR-LT-FR

Titre du sous-corpus

Nombre de mots dans la langue source

Nombre de mots dans la langue cible

Nombre total de mots

CTLFR-LT

1 730 943

990 917

2 721860

CTLLT-FR

200 132

313 864

513 996

Certes, il n’est pas exhaustif d’un point de vue discursif puisque c’est un corpus largement littéraire, mais il englobe les différents registres (familier, standard, soutenu) et abonde en dialogues, ce qui le rapproche davantage de la langue naturelle.

La traduction des constructions en lituanien contenant le verbe falloir sert d’outil de recherche pour confirmer telle ou telle valeur de celui-ci mais les réalisations en lituanien ne sont pas destinées à évaluer la qualité de la traduction littéraire. Les équivalents en lituanien ne sont pas glosés mais la signification des mots nécessaires est expliquée dans le texte. Toute l’analyse s’appuie sur les occurrences authentiques tirées du corpus des textes littéraires (40 cas) et 2 exemples (29 et 30) seront pris du corpus composé des textes littéraires lituaniens et de leurs traductions en français. En tout, nous avons analysé 748 exemples contenant le verbe falloir. Faute de place, la négation ne sera pas prise en considération.

Le dictionnaire TLFi donne un aperçu exhaustif des significations de falloir mais la plupart des exemples datent de la première moitié du XXe siècle ou bien ils sont encore plus anciens et dans ce cas-là, les fonctions des constructions sont vaguement définies.

2. L’étymologie et la construction falloir + SN

Dans le présent chapitre nous présenterons l’étymologie du verbe falloir et nous jetterons un coup d’œil rapide sur quelques constructions où le verbe en question est suivi d’un syntagme nominal.

Le verbe falloir, en ancien français faloir, est dérivé du verbe faillir. Ce dernier signifiait « manquer, manquer à ». Il vient du latin classique fallere, « tromper ou manquer », devenu fallire en latin vulgaire. Un changement de radical est intervenu au XIIe siècle à la 1re personne qui est devenue je fail. Les autres formes, à savoir – tu faus ; il, elle faut ; nous falons ; vous falez ; ils, elles falent – étaient aussi attestées. La complexité de la conjugaison avec trois radicaux différents explique la désuétude du présent.

En français moderne le verbe a gardé son sens canonique – faire besoin, faire défaut, manquer –et est suivi d’un syntagme nominal :

(1) FR-orig: Il faut ici deux planches.

LT-trad: Čia trūksta dviejų lentų.

Lexpression il sen faut (de) + SN véhiculant le sens de « manquer » est statistiquement significative (21 cas) dans le corpus.

(2) FR-orig: Il sen faut dun cheveu que je ne mévanouisse.

LT-trad: Nedaug trūksta, kad apalpčiau.

Selon le dictionnaire TLFe dans certains tours le ton et la structure dénotent un souhait :

(3) FR-orig: C’est une maison comme cela qu’il me faudrait !

LT-trad: Štai kokio namo aš norėčiau!

La traduction en lituanien confirme la valeur du souhait, de plus, c’est une phrase exclamative exprimant une émotion forte. Dans les énoncés interrogatifs falloir transmet le sens de réclamer, demander.

(4) FR-orig: Combien vous faut-il pour votre service ?

LT-trad: Kiek prašote už šitą paslaugą?

Très souvent (dans 58 cas de 184) le sujet a besoin dun certain laps de temps pour faire quelque chose ou il a besoin de quelque chose et signifie être nécessaire, indispensable.

A titre d’illustration, citons les exemples suivants :

(5) FR-orig: Il me faut plusieurs minutes avant de retourner à la conscience du monde.

LT-trad: Prireikia keleto minučių, kol vėl pradedu susivokti.

(6) FR-orig: Il me faut un ticket par article.

LT-trad: Man reikia čekio kiekvienai prekei.

Les exemples mentionnés ci-dessus expriment grosso modo le sens du manque et du besoin. Mais ils prouvent déjà, bel et bien, que pour l’identification de chaque nuance sémantique, toutes les propriétés – combinatoires, syntaxiques et pragmatiques – doivent être prises en considération. Chaque élément affecte la teneur sémantique du verbe analysé. La traduction en lituanien confirme ces nuances : le verbe français falloir est traduit par les verbes lituaniens ‘trūkti’ manquer, ‘norėti’, vouloir, ‘prašyti’ demander, ‘reikėti’ falloir.

Nous partageons l’opinion de Culioli qui écrivait : « Une linguistique qui ne rend pas compte de façon intégrée des problèmes que j’appellerai syntaxiques, sémantiques et pragmatiques na pas grand’chose à dire » (1987, p. 6).

2. La valeur radicale du verbe falloir

Vu sa complexité, l’expression de la modalité fait l’objet d’une pléthore d’approches théoriques. Dans cet article il nous est impossible de revoir exhaustivement toutes les théories linguistiques, proposées par les chercheurs concernant la modalité au fil des années. Nous allons donc nous limiter à la modalité radicale et à la modalité épistémique.

La modalité radicale ou modalité de l’action peut se définir comme le domaine de la contrainte ou de la possibilité physique ou morale. L’instance réceptrice, c’est-à-dire l’interlocuteur, a un statut central dans l’analyse des modalités radicales, car il s’agit de faire faire quelque chose à quelqu’un. C’est cet aspect-là qui lie étroitement les modalités radicales aux actes directifs (Kronning 1996).

La modalité épistémique ou de la connaissance consiste à attribuer à une proposition une valeur de vérité. En linguistique elle est encore appelée la modalité des degrés de probabilité. La modalité épistémique englobe non seulement les marqueurs exprimant l’incertitude, mais aussi ceux qui expriment la certitude. Cela est aussi en concordance avec l’optique de Le Querler, affirmant que « par la modalité épistémique, le locuteur exprime son degré de certitude sur ce qu’il asserte » et que « le degré de certitude du locuteur peut aller de la certitude absolue à l’incertitude totale […] » (Le Querler 1996, p. 71). Les expressions épistémiques sont souvent considérées comme situant le contenu propositionnel sur un axe certain – incertain dont les nuances sont multiples et dont les deux extrêmes sont constitués par une assertion simple et sa négation (Le Querler 1996, p. 71).

Les données analysées du corpus ont confirmé que statistiquement importants (159 cas) sont les énoncés de type purement prescriptif (le domaine de la modalité radicale) s’adressant à la deuxième personne où falloir encode une obligation rigoureuse. A titre d’illustration, citons l’exemple suivant :

(7) FR-orig: Bien sûr, il vous faudra aussi maîtriser toutes les subtilités du remboursement, de l’échange, de la création de la carte fidélité.

LT-trad: Žinoma, turėsite įvaldyti visas pinigų grąžinimo, keitimo, lojalumo kortelės kūrimo subtilybes.

Dans le corpus on observe des cas où le sujet fait des reproches et donne des indications au destinataire. L’instruction individualisée est antéposée (8) ou postposé (9) à l’énoncé générique avec falloir. La phrase avec le verbe de nécessité ne s’adresse pas à un destinataire précis, mais elle est fondée sur la sagesse universelle – de cette façon l’auteur renforce l’instruction qui lui a été donnée précédemment. Considérons les exemples suivants :

(8) FR-orig: Tu veux que je te dise? Tu es un égoïste prétentieux, tu tintéresses tellement quà toi que ça en devient écœurant. Pour pouvoir aimer quelquun dautre, il faut dabord saimer soi-même.

LT-trad: Nori, kai ką pasakysiu? Tu pretenzingas egoistas, domiesi tik savim ir tai darosi šlykštu. Kad galėtum mylėt kitą žmogų, visų pirma turi mylėt save.

(9) FR-orig: Pour devenir un saint, il faut vivre. Luttez.

LT-trad: Kad taptum šventu, reikia gyventi. Kovokite.

(10) FR-orig: Il faut que quelque chose finisse, il faut que quelque chose commence.

LT-trad: Kažkas turi pasibaigti, kažkas turi prasidėti.

(11) FR-orig: Quand le ciel ne taide pas, il faut bien saider.

LT-trad: Kai dangus nepadeda, pats turi stengtis.

Lexamen des exemples avec falloir a révélé une observation intéressante. Dans le corpus nous avons trouvé des énoncés où falloir est suivi des locutions adverbiales dintensité :

(12) FR-orig: Mais il faut que je me force, si je sors avec elle, Alice en crèvera, il faut tenir, coûte que coûte.

LT-trad: Bet reikia tvardytis – jeigu eisiu kur nors su ja, Alisa nusprogs, reikia laikytis, kad ir kas būtų.

(13) FR-orig: Mais il fallait bien que je me justifie, vaille que vaille.

LT-trad: Bet žūtbūt privalėjau pasiteisinti.

La nécéssité que falloir dénote est renforcée par les locutions adverbiales coûte que coûte (exemple 12), vaille que vaille (exemple 13). Nous avons aussi trouvé des locutions adverbiales forcément, absolument, à tout prix. Il est intéressant de noter quaucun exemple, contenant le verbe de modalité d'ordre radical devoir, accompagné des locutions adverbiales mentionnées ci-dessus, na pas été relevé dans le corpus. Nombreux sont les exemples où falloir véhicule le sens radical ou pratique, selon Portine (1983) algorithmique ou obligation circonstantielle. Dans ce type de phrases le but est explicite comme en témoignent les exemples suivants :

(14) FR-orig: Je vais à la synagogue quand il faut que jy aille, pour me sentir proche des miens, je ris avec eux quand il faut rire, je pleure quand il faut pleurer, pour ne pas me montrer insensible à leurs joies ou à leurs malheurs.

LT-trad: Į sinagogą einu, kai reikia eiti, kad jausčiausi artimas saviškiams, juokiuosi drauge su jais, kai reikia juoktis, verkiu, kai reikia verkti, kad nepasirodyčiau nejautrus jų džiaugsmams ar nelaimėms.

(15) FR-orig: À propos, réagit Charles, il faut qu’on aille. Ils doivent nous attendre pour le dîner.

LT-trad: Beje, - atsiliepė Šarlis, - mums jau reikėtų eiti. Jie tikriausiai laukia mūsų prie vakarienės stalo.

Les énoncés deviennent plus atténués si le verbe falloir est employé au conditionnel présent (exemple 16) ou accompagnés par les adverbes de probabilité qui les rendent moins catégoriques (exemples 17 et 18) :

(16) FR-orig: Il faudrait être prudente à votre âge.

LT-trad: Sulaukusi tokių metų, turėtumėte būti atsargesnė.

(17) FR-orig:- Alors, pourquoi maidez-vous à être plus à laise avec largent?

- Parce quil faudra peut-être que vous parveniez à en gagner avant de pouvoir vous en détacher.

LT -trad: - Tada kodėl man padedate lengviau juos [pinigus] priimti?

- Todėl, kad galbūt turėsite išmokti užsidirbti pinigų, kad vėliau galėtumėte iš jų išsilaisvinti.

(18) FR-orig: Il faut peut-être que vous repensiez cette histoire dincendie et de suicide.

LT-trad: Turbūt jums reikėtų permąstyti šią padegimo ir savižudybės istoriją.

Dans le corpus nous avons repéré 14 exemples où falloir est employé dans les contextes « subjectifs », selon Larreya (2004). Comme en témoignent les exemples suivants (19) et (20), il s’agit des invitations à faire quelque chose qui sont propres à la langue parlée (l’omission de pronom explétif « il » en est la preuve). Dans les contextes radicaux devoir est perçu comme plus solennel et plus insistant par rapport à falloir car devoir se conjugue à toutes les personnes et peut renvoyerà une lecture stricte de « futur de programmation » (Larreya 2004, p. 749). Par contre, falloir est défectif et ne s’emploie qu’à l’infinitif et à la troisième personne du singulier dont le pronom explétif « il » peut être facilement omis dans les conversations familières.

(19) FR-orig: Faut se voir un jour !

LT-trad: Reikia gi kada susitikti!

(20) FR-orig: Faut arroser ça !

LT-trad: Reikia aplaistyti!

Pour éviter lambiguïté avec le devoir épistémique, falloir est très souvent employé avec le verbe savoir dans le but de garder le ton prescriptif. Le ton n’est pas rigoureux mais l’emploi radical persiste.

(21) FR-orig: Il faut que tu saches une chose, Mathias: le seul être au monde qui compte pour moi, cest toi.

LT-trad: Įsikalk į galvą, Matiašai: pasaulyje man brangi vienintelė būtybė - tai tu.

Le verbe falloir dans les exemples que nous avons examinés dans ce chapitre encode l’obligation. Ils prouvent, bel et bien, que l’obligation n’est pas de même degré : elle peut aller de l’obligation rigoureuse à l’obligation faible, aux énoncés d’ordre injonctif aux conseils atténués.

3. La valeur épistémique du verbe falloir

Grâce à la linguistique du corpus, tout ce qui avait longtemps été considéré comme un phénomène marginal, comme une série d’exceptions, se révèle être en fait très caractéristique pour des langues naturelles. Les exemples avec falloir le confirment.

Le TLFi indique que falloir peut acquérir le valeur de conjecture. La conjecture est fondée sur la probabilité ou la plausibilité qui présuppose une argumentation – par déduction, par induction ou par déduction, – mettant en jeu des prémisses et une conclusion. A partir des prémisses, provenant du monde des expériences du locuteur, servant de fondement à son raisonnement, le locuteur produit une assertion. Par exemple :

(22) FR-orig: A un moment, quand même, et il fallait que ce soit lui [Charles] parce que cétait toujours lui qui assurait lambiance et tamisait les éclairages, évoquèrent le souvenir de Nounou.

LT-trad: Vis dėlto vienu metu - tai veikiausiai padarė jis [Šarlis], nes jis visada švelnindavo padėtį ir palaikydavo nuotaiką - jie prisiminė ir Nunu.

(23a) FR-orig: Deux dingues sous les yuccas...Oh, quand j’y repense...Il fallait vraiment que je sois désespérée...

LT-trad: Du pamišėliai, sėdintys po jukomis...Ak, kai apie tai pagalvoju...Mano padėtis iš tikrųjų turėjo būti beviltiška…

Si dans l’occurrence 23a la forme de falloir avait été changée par devoir épistémique, le sens de la phrase resterait le même : Larreya ne parle pas de la conjecture mais il range ce type de modalité dans la catégorie de l’épistémicité.

(23b) Deux dingues sous les yuccas...Oh, quand j’y repense...Je devais être vraiment désespérée...

‘Du pamišėliai, sėdintys po jukomis...Ak, kai apie tai pagalvoju...Mano padėtis iš tikrųjų/tikriausiai turėjo būti beviltiška...’

Parlant des contextes subjectifs où lon peut rencontrer falloir, Larreya (2004) évoque la valeur de falloir dite implicative quil encode dans certains tours. Les exemples trouvés (en tout 24 cas) dans le corpus analysé en témoignent :

(24) FR-orig: Il faudrait être fou pour accepter un marché pareil !

LT-trad : Tik beprotis galėtų sutikti su tokiu sandėriu!

(25) FR-orig: Il faut être con pour essayer de franchir cette putain de frontière et en plein jour encore !

LT-trad: Reikia būti visiškam idiotui, kad mėgintum kirsti šitą velnio sieną, ir dar dienos aky!

(26) FR-orig: Il faut être aveugle pour ne pas voir un signe aussi manifeste !

LT-trad: Reikia būtia klam, kad nematytum tokio aiškaus ženklo!

Ce type de modalité consiste à établir une relation d’implication entre deux propositions. Si l’on représente la relation d’implication par le symbole ⇒ et les deux propositions par A et B, on écrira A ⇒ B pour représenter, par exemple, Il faudrait être fou pour accepter un marché pareil ! (accepter un marché pareil implique être fou / être fou est une condition nécessaire d’accepter un marché pareil. Si x fait cela, x est fou).

Dans ce type des phrases falloir véhicule la quasi-certitude de la part du locuteur. De plus, la forte conviction est exprimée par le ton exclamatif (exemples 24, 25 et 26).

4. La pragmaticalisation des constructions avec falloir et les verba cogitandi et dicendi

On rencontre de nombreuses occurrences de faut croire (que) (19 cas) dans le corpus. Cette construction avec les autres on dirait, il paraît sont analysées en linguistique sous l’angle du phénomène d’évidentialité. Selon Rossari (2012), elle indiquerait lévidence du type ouï-dire. Le fait que falloir perd son sens conceptuel dans lunité faut croire peut être également prouvé dans la traduction en lituanien. Considérons les occurrences suivantes:

(27) FR-orig: Donc, ce matin, jai écouté du Glenn Miller avant de partir pour le collège. Il faut croire que ça na pas duré assez longtemps. Quand l’incident s’est produit, j’ai perdu tout mon détachement.

LT-trad: Taigi šįryt, prieš išeidama į mokyklą, klausiausi Gleno Milerio. Veikiausiai, nepakankamai ilgai. Kai įvyko incidentas, dingo visas mano atsijungimas.

(28) FR-orig: Il faut croire que la mémoire emprunte des chemins étonnants et quelle a besoin de chocs émotionnels pour réveiller ce quelle enfouit dans sa besace.

LT-trad: Regis, atmintis klaidžioja keistais keliais, jai reikia emocinių sukrėtimų, kad pabustų tai, kas snaudė tolimiausioje kertelėje.

Dans lexemple 27 faut croire est traduit en lituanien par ladverbe ayant pour fonction évidentielle ‘veikiausiai’ probablement, dans le cas 28 par ladverbe ‘regis’ évidemment. La construction se désémantise et ses composantes – deux verbes falloir et voir – perdent leurs propriétés verbales. En témoigne lexemple lituanien traduit en français (29). Ladverbe matyt ‘visiblement’ encodant dans cette occurrence le rôle évidentiel est transmis en français par la construction il faut croire.

(29) LT-orig: Aš esu, senuk, tik visų savo protėvių liekana. Matyt, ne kažin kas ten buvo, jeigu visa sutilpo į mane vieną.

FR-trad: Je ne suis que le résidu de tous mes ancêtres, sache-le! Il faut croire qu’ils nétaient pas grand-chose s’ils ont tous réussi à se caser dans ma seule personne.

La question dubitative et interrogative en lituanien est aussi traduite par la construction il faut croire. La valeur évidentielle est renforcée davantage par la particule donc qui, selon Vold (2008, p. 86), véhicule la valeur évidentielle.

(30) LT-orig: Tai ar nebus į duobę vokiečių kaizerio kareivis atgulęs?

FR-trad: Il fallait donc croire que dans cette fosse se trouvait également un soldat du kaïser allemand.

L’analyse des verbes de perception connait un essor important en linguistique. En tant que marqueur pragmatique le verbe français croire est analysé par Gachet (2009) et le verbe lituanien manyti ‘croire’ par Liauksminienė (2015).

L’examen des occurrences analysées du corpus avec falloir a montré que la construction faut voir n’encodeplus la valeur conceptuelle. Ni le sens de nécessité, ni celui de voir (au sens de percevoir quelquun ou quelque chose par les yeux) ne transmettent la valeur de base. Le sujet invite le destinataire à faire attention à qqn ou qqch. Faut voir a la fonction purement emphatique (TLFi). Les exemples 31 et 32 en témoignent :

(31) FR-orig: Faut voir ce quelles rayonnent, les filles.

LT-trad: Kad tik pamatytumėte, kaip jos nušvinta iš džiaugsmo, tos panos.

(32) FR-orig: Faut voir ça [ ces gens] au déballage !...

LT-trad: Pažiūrėtumėt, kaip jie [šie žmonės] atrodo išlindę iš to kiauto!..

Par la tournure emphatique il faut entendre le sujet insiste au près son interlocuteur pour quil fasse attention aux gens ricaner à la cafétéria. Il ne loblige pas de lécouter ou percevoir par louïe le ricanement. La traduction en lituanien confirme la déverbalisation de falloir, il est omis. Cest un élément discursif à usage pragmatique.

(33) FR-orig: Bien, mais il faut entendre ce gars de droit ricaner à la cafétéria <...>

LT-trad: Ką gi, bet jei tik paklausytum, kaip šis vyrukas iš teisės šaiposi bufete <...>

L’approche constructionnelle occupe désormais un terrain de plus en plus large dans la linguistique. Elle permet de repenser le phénomène des constructions, des unités figées, des collacations en tant que phénomène linguistique central et non plus marginal.

La statistique parle delle-même : les constructions faut voir (21 cas), faut entendre (12 cas) révélées dans le corpus analysé ne sont pas marginales.

Le nombre d’exemples de la constellation syntaxique (il) faut dire est assez limité (19 cas) dans le corpus mais elle est intéressante au niveau fonctionnel. Dans les deux exemples (34 et 35) elles ne sont pas porteuses du message principal et n’apportent qu’une note modalisatrice à portée subjective. La liberté de positionnement par rapport à la complétive (dans 34 la position initiale, dans 35 la position médiale) s’apparente beaucoup à l’autre tournure – je dois dire – étudiée par Kronning (1988). Elle joue le rôle de connexion et véhicule le sens subjectif d’explication de la part du locuteur.

(34) FR-orig:Faut dire qu’il était pas dans les clous non plus, hein?

LT-trad: – Bet jis ėjo ne ten, kur reikia! Po šimts! Tai faktas!

(35) FR-orig: Oui, elle m’a dit, répondis-je avec, il faut dire, un certain talent dans le laconisme.

LT-trad: Taip, ji man sakė, – atsakiau aš, reikia pasakyti, kažkaip talentingai glaustai.

L’analyse des exemples avec falloir prouve que dans la périphérie du verbe en question se forment des valeurs qui diffèrent de sa valeur principale de nécessité et d’obligation.

Dans les exemples ci-dessous avec les constructions il faut que ça + arrive /tombe notre verbe analysé falloir va manifestement au-delà de la nécessité modale non systémique prototypique. Ici le sujet exprime son insatisfaction face à son destin, ce sont des déclarations marquées par le déterminisme.

(36) FR-orig: C’est bien ma veine, il faut que ça arrive juste avant que je meure !

LT-trad: Na man ir sekasi: ir nutik gi tu taip man prieš mano mirtį!

(37) FR-orig: Et il fallait que ça tombe sur moi...

LT-trad : Ir atsitik tu man taip...

Ces types de constructions sont dépourvus de toute nécessité ou d’obligation et les interprétations en lituanien en témoignent. En lituanien il n’y a plus aucune trace véhiculant la nécessité ou l’obligation. Ce sont des énoncés pragmatiques où le sujet exprime sa résignation à son destin.

5. Lanalyse de la construction comme il faut

Dans le présent chapitre, en analysant la construction comme il faut nous aborderons le terme linguistique de la dégrammaticalisation qui se concentre sur la forme de départ – grammaticale – et sur un processus - acquisition d’un statut moins grammatical, selon Prévost (2006).

Statistiquement la construction comme il faut est significative et, à nos yeux, mérite d’être abordée. Il est intéressant de noter que seulement dans un seul exemple le verbe falloir est accordé avec le verbe dans la principale. Falloir garde ses propriétés prédicatives :

(38) FR-orig: Jai fait les choses comme il fallait: né dans un bon milieu, je suis allé à l’école au lycée Montaigne puis au lycée Louis-le-Grand, j’ai fait des études supérieures dans des instituts où j’ai croisé des gens intelligents<...>

LT-trad: Viską dariau kaip reikėjo: gimęs geroje šeimoje, iš pradžių lankiau Montenio licėjų, po to – Liudviko Didžiojo, studijavau aukštosiose mokyklose, kur sutikau protingų žmonių <...>

Les exemples suivants témoignent que les règles de laccord ne sont pas respectées. Ceci mène à constater que falloir dans lunité comme il faut ne joue plus son rôle verbal mais adverbial et signifie dûment, convenablement, selon les normes de l’étiquette :

(39) FR-orig : Maman avait fait des choses comme il faut : le service à thé offert par mamie avec des dorures et des papillons verts et roses, des macarons de chez Ladurée <...>

LT-trad: Mama viską buvo paruošusi kaip reikiant: senelės dovanotas paauksuotas arbatos servizas su žaliais bei rožiniais drugeliais, migdoliniai pyragaičiai iš Ladurė <...>

Lunité comme il faut fonctionne également en tant quadjectif et signifie correcte, bien éduquée, honnête. En lituanien la construction en question est traduite par l’adjectif ‘dora’ correcte :

(40) FR-orig: Elle a appris que vous y alliez un peu plus souvent que tous les jours, et elle dit que ce n’est pas la place d’une fille comme il faut.

LT-trad: Ji iš kažkur suuodė, kad vaikštot ten po keletą kartų per dieną, ir sako, kad dorai merginai tenai ne vieta.

(41) FR-orig: Moi, je ne demandais pas mieux que de vous faire plaisir; être comme il faut ne me dérangeait pas tant que ça.

LT-trad: Nieko kita nenorėjau, tik jus pamaloninti, būti „tokiam kaip reikia“ manęs beveik neerzino.

Dans lexemple suivant (42) ladjectif est employé au superlatif. Cela prouve encore une fois le statut adjectival de comme il faut. En langue d’accueil la construction ne contient aucune trace verbale et est traduite par l’adjectif lituanien au superlatif : ‘pati padoriausia’ la plus comme il faut. Dans l’énoncé 42 la fonction verbale est aussi absente :

(42) FR-orig: FR-orig: Elle avait beau être grise, elle était encore la plus chic et la plus comme il faut.

LT-trad : Nors ji ir išgėrusi, bet užtat prašmatniausia tarp visų tų mergų ir pati padoriausia.

« Les langues changent sans cesse et ne peuvent fonctionner qu’en ne changeant pas. A chaque moment de leur existence, elles sont le produit d’un équilibre transitoire. Cet équilibre est donc le résultat de deux forces opposées : la tradition, qui retarde le changement, lequel est incompatible avec l’emploi régulier d’un idiome, et d’autre part les tendances actives, qui poussent cet idiome dans une direction déterminée » (1932, p. 18). L’analyse de verbe falloir ne fait que confirmer ce qu’il y aura bientôt un siècle Bally écrivit dans « La linguistique générale et linguistique française » (1932).

Conclusions

Les résultats de l’analyse des occurrences avec verbe falloir ont confirmé que le verbe falloir continue à garder le noyau de sa valeur conceptuelle. La construction falloir + SN transmet la valeur de manque, de besoin, de souhait. Falloir marque l’obligation rigoureuse (modalité radicale) dans les énoncés d’ordre prescriptif, les expressions génériques. Sa force peut être renforcée à l’aide des adverbes (coûte que coûte, vaille que vaille, forcément, absolument, à tout prix, etc). Falloir véhicule l’obligation moins rigoureuse s’il est employé au conditionnel présent ou est accompagné par les adverbes de probabilité (peut-être, probablement, etc). Le verbe devoir est plutôt employé dans les contextes préparés en avance tandis que falloir a tendance à exprimer l’obligation douce dans les énoncés plus spontanés et subjectifs.

Falloir transmet également la valeur épistémique qui est graduable. Le sujet peut être très convaincu de sa position ou douteux de ces actes.

Il est intéressant de noter que dans la périphérie de falloir se forment des valeurs (statistiquement significatives) qui diffèrent de sa valeur principale de nécessité. Le verbe falloir perd son poids sémantique de base dans des constructions qui sont plus ou moins figées aux niveaux lexico-sémantique et pragmatique. Sa connectivité avec des verba cogitandi et dicendi entraîne sa dégrammaticalisation. Les constructions de falloir avec les verbes de perception déterminent leur emploi connectif et argumentatif et comme il faut devient une unité purement adjectivale.

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Sources :

TLFi – Trésor de la langue française informatisé. Available at: http://atilf.atilf.fr/.

Vita Valiukienė
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